La médecine, mon irrégularité, ma colère et moi.
Ahlala, de longs mois sans nouvelle note... Il faut vraiment que je prenne La Blogothérapie de Tama comme exemple, et que je m'active un peu ici !
En guise de dépoussériage, un petit billet d'humeur (et non, pas d'humour) !
Depuis fin décembre, j'ai tenté de bosser, bossé un peu, validé un nouveau stage, et stressé.
Les 6 semaines de cours qui ont suivi mon stage de cardio ont été inaugurées par un oral, stressant. Quelques jours pour réviser la cardio, l'ortho, la rhumato, l'uro, la néphro, l'endocrino et la nutrition, c'était vraiment pas assez (tu m'étonnes...)
Finalement, la chance m'a sourit, et pour la première fois depuis de longues années (depuis le Bac à vrai dire), j'ai validé un oral ! Bon, aucun mérite, je suis tombée sur la rédaction d'une ordonnance d'un traitement qui se prescrivait tous les jours dans mon stage de cardio...
Puis se sont enchaînés la gastro-hépato, la pneumo, et un bout de neuro.
Et me voilà repartie vers l'hôpital. Les urgences, cette fois-ci.
Je n'avais aucune idée de là où je m'aventurais, dans cette hôpital de périphérie assez mal réputé.
Là, l'externe est dédié aux soins ambulatoires, comprenez tout ce qui n'est pas médical.
Entorses, fractures, plaies suturables, plaies non suturables, abcès, certificats de coups et blessures, contusions...
Mais aussi des douleurs dentaires, des choses pas urgentes (sensation de corps étranger sous cutané depuis 2 ans...), des problèmes ophtalmo...
Bref, j'ai vu plein de trucs, appris énormément de choses, me suis énervée quelques fois...
Encore un stage qui m'a bien plu. J'aurais énormément d'anecdotes à raconter, peut-être plus tard...
J'aurais voulu parler du patient qui m'a le plus marqué durant ces 6 semaines mais en fait, en y songeant, il n'y en a pas. Ou plutôt, il y en a trop.
Me voici repartie sur les bancs de la fac, chaque jour ou presque, pour terminer ce qu'il reste du lourd programme de cette année : la neuro, et la gynéco-obstétrique.
Quand j'apprends la gynéco, je me dis que ça me plairait vraiment d'en faire ma spécialité.
Mais j'y pense avec une pointe de tristesse.
La place à atteindre à l'ECN est vraiment trop haute pour moi, trop dur de l'atteindre.
Et depuis le séminaire de Médecine Générale qui nous a été dispensé, je me dis que ma place est là, on manque trop de médecins de premier recours, et ça me plait aussi.
Je suis entrée en médecine avec cette idée-là en tête. N'ayant jamais connu d'autre médecin avant, je n'avais que cette image-là de la médecine. Il était donc logique que je veuille être médecin généraliste.
Les cours d'embryologie de première année m'ont plu, et mon stage au bloc obstétrical à l'issue du concours aussi.
Je suis un peu perdue et tiraillée entre ces deux souhaits, problème qui se résolvera certainement par un non-choix, dans un peu plus de 2 ans.
Ahah, l'année dernière quand j'écoutais parler "les grands", les externes, quand je lisais les blogs des autres étudiants en médecine, tout ça me paraissait loin.
Aujourd'hui, la réalité me rattrape.
Réunion la semaine dernière, à propos des conférences de préparation à l'internat.
"Il vous reste à peu de choses près 800 jours avant les ECN"
Vlan, dans les dents.
"Les conférences sont quasi-indispensables pour la réussite du concours, mais il n'y a pas assez de places pour tout le monde, d'où la nécessité de probatoires."
Vlan, le retour.
Comprenez "il n'y a de la place que pour les meilleurs, pour les rendre encore meilleurs".
Les autres, les moins bons d'entre les bons (parce qu'à l'issue de la PCEM1, nous étions tous les meilleurs), on s'en fiche. On ne les aidera pas, parce qu'ils ne sont pas les meilleurs.
On ne les aidera pas à devenir de bons médecins. Parce qu'ils ne le méritent pas.
Pourtant, il n'est pas question de ça à mon sens. C'est la population qui mérite de pouvoir consulter de bons médecins. Et la santé irait bien mieux si les médecins étaient tous bons.
Si on ne réduisait pas l'égalité des chances à l'ECN.
Voilà Mesdames, Messieurs, pourquoi les médecins ne sont pas bons. Parce que les facultés (l'Etat !) ne leur donnent pas les moyens de le devenir.